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Les courtiers sont alertés par l’effet « ciseau »constaté dernièrement en ce qui concerne les emprunts immobiliers. Entre la hausse des taux et la baisse des taux d’usure, de plus ne plus d’emprunteurs se retrouvent exclus du marché. Les banques durcissent également leurs conditions d’octroi.
Les banques durcissent les conditions d’octroi de prêt
Les banques ont été ramenées à la raison quant aux prêts immobiliers : 100 000 foyers risquent depuis janvier dernier de ne pas pouvoir concrétiser leurs projets immobiliers. La Banque de France estime en effet que les risques de surendettement sont trop élevés et qu’il faut donc « couper les vannes du crédit immobilier ». D’après une étude, les ménages exclus concernent principalement les trentenaires, ayant des revenus entre 3000 et 4000 euros mensuels et qui habitent en région. Ce sont donc pour la plupart des primo-accédants puisqu’ils souhaitent acheter leur premier bien pour environ 200 000 euros, sauf qu’ils empruntent pour 25 ans et ce, sans apport. Ce type de dossier n’est donc plus recevable à ce jour par les organismes de prêt. Depuis cette année, on constate que :
- la durée des prêts est limitée à 25 ans
- l’apport devient quasiment obligatoire
- les organismes ne peuvent plus prêter plus de 33 % du taux d’endettement possible (rapport entre le montant du remboursement du crédit et du revenu net de l’emprunteur)
Ainsi, si vous avez des projets immobiliers, il faut bien vous renseigner auprès de professionnels. Vous trouverez également des conseils judicieux sur le blog de Julien sur l’investissement immobilier.
Des conditions paradoxales ?
Le durcissement des conditions d’octroi pour les crédits immobiliers afin de diminuer le risque d’endettement semblerait toutefois paradoxal. En effet, un prêt ne doit pas dépasser les 33 % de taux d’endettement et il est recommandé de ne pas excéder les 25 ans de remboursement. Cependant, l’année dernière, les banques ont accordé 40 % de prêts de 25 ans minimum, avec un taux d’endettement supérieur à 33 %.
Les nouvelles règles semblent donc dures pour cette année, surtout que ce sont les jeunes, particulièrement les primo-accédants qui se retrouvent hors-jeu. Pourtant, leur stratégie semblait porter ses fruits : acheter un bien et le revendre quelques années plus tard pour acheter plus grand et financer les travaux avec le premier prêt. Ils devront désormais trouver un apport et faire des crédits à la consommation pour financer les travaux, ce qui n’est pas moins risqué en ce qui concerne l’endettement.
La Banque de France assure néanmoins que l’accès au crédit immobilier sera ouvert à tous sur des bases « plus saines et plus durables » et conteste les chiffres apportés par l’Observatoire des crédits aux ménages qui avançaient que 100 000 à 130 000 foyers seraient privés de crédit immobilier cette année.